03 décembre 1951, le jour où Julien Gracq refuse le Prix Nobel

Au cœur des influences littéraires qui prônaient le Nouveau roman et l’existentialisme des années 1950, Julien Gracq s’inscrivait dans le refus de toute tentative extérieure pour écrire une œuvre dont l’originalité ébahissait les critiques littéraires de l’époque à qui il ne cessait de pourfendre l’ostentation et « les dépassements injustifiables au cœur des œuvres.»

Julien Gracq n’a pas uniquement refusé les normes et canons littéraires de ces prédécesseurs, mais il a également refusé le Prix Nobel en 1951. Subversion, innovation ou provocation, rien ne suffit pour décrire  Le Rivage de Syrtes et le Beau ténébreux où le lecteur se perd dans l’attente de la sortie du gouffre avant de se faire étrangler par l’arrêt soudain de l’intrigue marquant le suicide d’un personnage. « L’événement est à la fois vertige et spectacle. Impossible à raconter, il s’immobilise dans des instantanés qui le représentent de manière indirecte, diffractée »,   écrit Michel Murat à propos de Julien Gracq.

Né en 1910, Julien Gracq est un écrivain français dont les œuvres  témoignent de sa rébellion contre les formes et courants littéraires. Discret et absent des scènes de débats critiques, Gracq continue de brouiller les pages des théories littéraires et les inviter à se renouveler. « Dans la conception d’un livre, on trouve d’abord, et on cherche après », répétait-il.

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