Islamisme : les trois enseignements de Boualem Sansal

 « De ma longue observation des pays que l’internationale islamique a ciblés dans cette étape de sa conquête du monde, j’ai tiré trois enseignements que rien, nulle part, n’est venu invalider », a écrit Boualem Sansal, dans l’introduction d’un article publié à La Tribune juive.

En effet, le premier enseignement qu’offre l’auteur du Serment des barbares, est que « les sociétés ciblées se rendent très vite à l’évidence qu’elles n’ont aucun moyen de combattre et de vaincre cet ennemi invisible, infiniment mobile et n’obéissant à aucune norme évidente, trois caractéristiques qui terrifient nos sociétés, bâties sur la visibilité, la prévisibilité et la stabilité. » Il s’agit de l’islamisme, qui, pour ces sociétés, suivant la réflexion de Sansal, représente « un fantôme, un poltergeist qui sort d’on ne sait quel néant, frappe sans logique et disparaît dans les ténèbres. » « Cette menace mystérieuse liquéfie littéralement la société. A ce stade, épuisées, découragées, elles entrent dans un processus de composition puis de soumission relative qui les repose, croyant amadouer l’ennemi, lui cédant toujours plus de terrain, allant au-devant de ses demandes et se faisant éventuellement son avocat. Dans les sociétés résilientes, ce processus dure une dizaine d’années, dans les sociétés permissives comme la France, une année suffit », écrit-il.

Pour le deuxième enseignement, écrit Boualem Sansal, « il tient au caractère absurde de ce djihad d’un autre âge. Le but de guerre (islamiser des gens, construire des mosquées, ouvrir des commerces hallal, couvrir les femmes de voiles opaques) semble absolument dérisoire au regard des moyens énormes que l’ennemi mobilise pour le réaliser. » Par ailleurs, poursuit-il, le fait de voir ce djihad « tout sacrifier pour si peu, sa vie et celle de sa famille, terrifie la société qui se sait prisonnière du néant, profondément attachée qu’elle est au superflu, au dérisoire, à l’éphémère. « La société finit par admirer cet ennemi prodigieux et à se mépriser. Au bout, elle le rejoint, se fait sa complice, veut lui ressembler et mourir au cri d’Allah akbar », souligne Boualem Sansal.

Quant au troisième enseignement,  l’écrivain note que « partout les pouvoirs publics ont profité de l’état de désarroi dans laquelle l’ennemi a plongé la société pour s’affranchir des règles démocratiques et étendre leur pouvoir sur elle, devenant ainsi les alliés objectifs de l’ennemi. » « Se faire élire par les islamistes est devenu banal, leur renvoyer l’ascenseur en leur cédant davantage de terrain va de soi. D’ennemi à combattre, l’islamisme est devenu le partenaire idéal pour formater la société selon les critères de la mondialisation heureuse pour tous, dans laquelle l’islamisme serait naturellement soluble, ayant accompli son œuvre », conclut-il

Dans ce sillage, Boualem Sansal, fait le parallèle entre l’affaire Mila et ce schéma d’évolution qu’il vient de tracer en plusieurs phases. « Phase 1 : Mila s’exprime un jour sur l’islam et son prophète avec la verdeur de son âge, gentiment convaincue de son bon droit à l’expression, à la critique et au blasphème. Rires et applaudissements. Phase 2 : les menaces de mort pleuvent, Mila se cache sous haute protection policière ; elle résiste mais n’en peut plus, elle flanche. Phase 3 : Arrive le procès des “harceleurs de mort”. Ils sont tous condamnés sans l’être et rentrent dans leurs fiefs fiers d’avoir participé au djihad contre la mécréante Mila. La Justice est contente, elle a rendu la justice au nom du vivre-ensemble dans l’esprit de la bonne composition, et le gouvernement est heureux de voir la raison triompher et permettre au couple Paix et Tolérance de reprendre tranquillement sa conquête du bonheur. Sur invitation de son recteur (mais à l’instigation de qui ?) Mila va à confesse à la grande mosquée de Paris et ressort avec un beau coran, signe qu’elle est pardonnée, livre dans lequel elle pourrait un jour proche découvrir une lumière qui la changera du tout au tout. Tout est bien qui finit bien et honni soit qui mal y pense », estime-t-il.

 

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