« La pratique théâtrale est quasi désastreuse sans public » (Djamel Merrir, ancien directeur de théâtres régionaux)

Un colloque sur « les stratégies nationales et internationales de gestion des théâtres » a été ouvert samedi à Alger, en présence d’anciens et d’actuels directeurs de théâtres régionaux, de metteurs en scène et de comédiens représentant plusieurs wilayas.

Après la fin du Festival national du théâtre professionnel, ce colloque se propose, trois jours durant, de passer en revue les visions contemporaines, les mécanismes efficients et les défis et perspectives en matière de gestion des théâtres.

Dance ce cadre, l’homme de théâtre, Djamel Merrir qui a eu à gérer les deux théâtres régionaux de Constantine et d’Annaba, a livré un constat autour du mouvement national de théâtre actuellement, saluant les œuvres théâtrales produites, quoique, a-t-il ajouté « la pratique théâtrale en elle-même est quasi désastreuse en l’absence du public », d’autant que le théâtre algérien « n’a pas de public. »

L’intervenant a appelé, dans ce sillage, à trouver « une stratégie » qui vise à « établir des passerelles entre le ministère de la Culture et des Arts et le reste des ministères, tels celui de l’Intérieur et celui de la Communication, en vue d’inculquer la culture de théâtre au sein de la société. »

Le metteur en scène Ghaouti Azri, qui a dirigé le Théâtre régional d’Oran pendant 17 ans, s’est penché sur les difficultés qui se sont posées à lui dans la gestion de son établissement, notamment « en l’absence d’une loi régissant les relations de travail entre les gestionnaires de théâtres et les artistes », relevant que la loi 90-11 de 1990 relative aux relations de travail « ne s’intéresse pas du tout aux artistes. » Il a précisé que sa vision de la gestion du théâtre régional d’Oran reposait sur l’organisations de tournées pour les œuvres produites, en misant, a-t-il dit, sur les jeunes talents parmi les dramaturges et les metteurs en scène et en recourant aux nouvelles technologies pour faire la promotion des productions en ligne.

Pour sa part, le metteur en scène Hassan Assous, ancien directeur du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès, a indiqué que sa stratégie était basée sur l’ouverture sur le mouvement théâtral universitaire et les troupes d’amateurs, le répertoire algérien et universel, l’association des personnes aux besoins spécifiques et le théâtre de rue.

Pour lui, les difficultés les plus importantes auxquelles il a fait face, « c’était la création d’une troupe permanente au niveau du théâtre avec des comédiens percevant des salaires mensuels, malgré l’opposition du ministère de la Culture de l’époque. »

Le symposium a également connu des interventions de quelques hommes et femmes de théâtre, de passionnés du 4e Art et de directeurs actuels de théâtre.

Les travaux de ce forum organisé par le ministère de la Culture et des Arts au Théâtre national algérien (TNA) Mahieddine Bachtarzi, à l’occasion de la Journée mondiale du théâtre, se poursuivront jusqu’au lundi.

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