« Le mouvement lycéen a donné plus au mouvement national que l’université » (Mohammed Harbi, historien)

Toujours dans le 3e épisode de ses entretiens filmés, l’historien algérien Mohammed Harbi est revenu sur un point primordial dans l’histoire de la formation des mouvements nationalistes algériens durant l’occupation française, il s’agit en effet du mouvement lycéen.

Pour Mohammed Harbi, « on a beaucoup sous-estimé l’étude du mouvement lycéen », ce dernier « a donné plus au mouvement national que l’université. » Relatant des faits historiques, l’auteur de La Guerre d’Algérie, a rappelé que plusieurs de ses camarades ont été tués. « J’avais un camarade dans la section latin qui fréquentait beaucoup les européens, mais dès le début de l’insurrection il avait arrêté sa scolarisation pour passer au maquis. Il y avait également quelqu’un qui appartenait à une famille très riche de Biskra qui ne voulait absolument pas entendre parler du nationalisme, et qui, très vite aussi, est passé dans la résistance, avant de devenir le chef de la ville de Constantine », explique Mohammed Harbi.

Revenant sur un des berceaux de la formation de base des futurs nationalistes et maquisards, le mouvement scotiste, Mohammed Harbi a souligné que ce dernier a pris un essor remarquable à cette époque. Les chansons, les rituels de ce mouvement, étaient très imbibés de « l’idéal religieux. »  « Il y régnait un climat de religiosité qui nous prenait dès le jeune âge. On insistait beaucoup dans l’éducation qu’on nous donnait sur le monde musulman, la géographie de l’Algérie, l’histoire de l’Algérie, et donc c’était un enseignement antinomique de l’enseignement qu’on nous donnait en français », précise-t-il.

 

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