« Le problème des harkis est franco-français » (Mohamed El Korso, historien)

Dans un entretien paru dans le quotidien algérien Liberté, autour du rapport remis par Benjamin Stora au président Emmanuel Macron sur la question mémorielle, l’historien algérien Mohamed El Korso a abordé le sujet des harkis et l’ambition de la France à leur accorder le droit de circuler librement entre les deux pays. « Dans le dossier de la mémoire, il y a plus important que le problème des harkis qui, du reste, est un problème franco-français », a estimé l’historien, soulignant d’autres enjeux que la France et l’Algérie doivent regarder en face, « il s’agit notamment de la question des crimes contre l’humanité, du traitement de la question des essais nucléaires, du problème du rapatriement des corps et des crânes d’Algériens encore en France, du problème des disparus ou encore de celui relatif aux archives. Il s’agit, en définitive, de toute notre mémoire et de notre patrimoine culturel qui doivent être discutés et soumis à débat. »

S’agissant du patrimoine algérien qui fait « la richesse les musées français », Mohamed El Korso a rappelé que cette question est aussi fondamentale. « Il y a également le patrimoine matériel, et là, je voudrais parler du problème des monuments et de toutes les pièces des sites historiques, de l’époque romaine à l’époque musulmane, qui ont été déplacés par les Français et qui font aujourd’hui la richesse des musées de France, et principalement du Louvre », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Mohamed El Korso estime que « que pour parvenir à un véritable dialogue sain et serein, capable de faire avancer les choses, il faudrait que la France reconnaisse de manière claire et franche qu’il y a eu crime contre l’humanité […] Aussi, il faudrait que l’État algérien soit fort pour imposer son point de vue. »

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