« Les intellectuels arabo-musulmans sont des lâches » (Adonis, poète)

Dans une rencontre organisée par le groupe d’acteurs culturels Novelphilia avec le poète syrien Adonis, ce dernier a affirmé que les intellectuels du monde arabes ont été « bouffés » par « l’argent et les intérêts personnels. » « J’accuse tous les intellectuels arabes, y compris moi, de lâcheté. Nous sommes des lâches. La culture arabe est la plus ridicule dans l’histoire des arabo-musulmans. C’est pour cette raison qu’il faut que l’on commence d’abord par s’autocritiquer »,  a-t-il déclaré.

Sans ménager les intellectuels proches des pouvoirs, Adonis a encore souligné que « les médias des pouvoirs sont gérés par les intellectuels ; les prix d’honneur qu’ils offrent à leurs adeptes sont aussi gérés par des intellectuels ; sans oublier les universités et les partis politiques. La classe intellectuelle est commerciale par excellence dans les pays arabo-musulmans. »

Selon Adonis, les activités commerciales et intellectuelles dans les pays arabo-musulmans ne se différencient guère. « Les intellectuels arabes font exactement comme les commerçants », a-t-il regretté.

Abordant la censure dans les pays arabo-musulmans, le poète syrien a donné l’exemple d’Edward Said  dont les livres ont été censurés en Palestine, sachant qu’il s’agit du premier « intellectuel à avoir donné toute cette dimension humaine au Palestine », a-t-il souligné, précisant l’ importance capitale de sa pensée dans l’ère moderne.

6 thoughts on “« Les intellectuels arabo-musulmans sont des lâches » (Adonis, poète)

  1. JOURNAL DU VENT
    Les locataires circulent avec leur permis.
    Sans attache le vent largue ses voiles
    Dans les rues pleines d’apatrides.
    Sur les flots flottent des insulaires.
    Des gens pareils mendient l’amitié.
    Des îles maîtresses attentent leur naufragé.
    Les trottoirs se rejoignent.
    Des colliers d’archipel au cou de la joie.
    Hauts lieux du duel des regards.
    Cercles des foules en liesse par la foi.
    La ville gambille et roule son tango.
    La terre tambourine sur son ventre.
    Le cœur serré nous voilà libres.
    Les sacrifiés pour la vie doivent vivre.
    Et notre pays terrestre existe sur des mers inconnues.
    Et tous les pays d’argile son trempés d’eau.
    Seul, ami, tu es entouré d’amis.
    Heureux avec les autres et mieux qu’eux.
    Tu ne t’imagines pas d’ennemis.
    Ils te voient plus petit innocent.
    Sans ami tu aurais peur.
    Pauvre vêtu de richesses.
    Tu t’armerais de courage.
    Tu invites ta volonté.
    Les braves sont toujours seuls.
    Tu courtises la vérité.

  2. Parceque se sont des intellectuels de contre-façon fabriqués par des régimes pourris : « C’est l’élite qui montre au peuple le fils d’Ariane dans le labyrinthe de la vie ; quand l’élite a failli, le peuple s’est égaré et l’embryon d’état s’est gangréné. …. Le problème de l’Algérie c’est donc la défaillance de son élite. À l’exception des perles rares que le système n’hésite pas à neutraliser, détruire même, nous n’avons de visible, active et activée qu’une élite de « contrefaçon » qui squatte les institutions depuis 1962… ». In N.Morsli « Ecrits pour la citoyennete ».

  3. Une grande proportion des intellectuels sont formatés à une idéologie et y croient. C’est leur conviction intime. Ils ne peuvent être des lâches. Ils sont ainsi faits.

  4. « Tous les intellectuels »????
    Adonis dans les divagations de la mégalomanie. Et l’âge n’arrange rien.
    Il oublie Taher Haddad, Chebbi, Messaadi, en Tunisie, et Taha Hussein, Faraj Fouda, Youssef Sibaï, Mahfouz…et des dizaines d’autres qui ont connu les affres de la persécution intégriste, de la répression coloniale ou de la torture des gouvernants.
    Michel Gardaz, professeur adjoint en sciences des religions à l’université d’Ottawa, écrit, lui, à propos de la situation actuelle des intellectuels arabes:
    « Les intellectuels musulmans qui parlent de réforme et de
    modernité sont souvent persécutés, parfois même assassinés. Il y a
    une longue liste d’intellectuels iraniens, égyptiens, syriens,
    menacés de mort. Leur prétendu crime est d’avoir remis en
    question la tradition ».

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