« Ne me libérez pas, je m’en charge ! » : une comédie musicale à l’honneur des femmes algériennes

Le quotidien des femmes immigrées et des épouses restées au pays raconté en mots et en musique.

C’est ce que propose le prochain spectacle qui aura lieu au Cabaret sauvage du 8 au 25 septembre.

« Ne me libérez pas, je m’en charge » est une comédie musicale qui nous immerge dans l’intimité d’une femme immigrée, racontée par Thanina Cheriet, chanteuse et comédienne, qui, tout au long du spectacle, jouera le rôle de narratrice. L’histoire de vie de la protagoniste sera agrémentée de chansons puisées du répertoire musical algérien de l’exil, d’expression arabe et kabyle qui s’inspire essentiellement de la vie quotidienne de deux types de femmes algériennes : celles restées au pays et celles qui ont rejoint leurs époux, ouvriers dans les usines françaises.

Les chansons seront interprétées sur scène par Samia Diar et          Nadia Ammour. Les            deux remarquables voix de la chanson          algérienne feront revivre la mémoire des pionnières de la            chanson de l’exil : Hanifa, Nora, Djamila, Cheikkha         Rimitti, Chérifa, Bahia Farah, Najat Aatabou et bien d’autres.        Au cours de ce spectacle, leurs trajectoires seront reconstituées           et leurs photos seront projetées sur un écran géant via une   vidéo réalisée par Aziz Smati, alias inspecteur Mergou, personnage principal d’une série télévisée humoristique diffusée en Algérie dans les années 80.

 

 

Exil intérieur. Exil en pays d’immigration 

Les chansons choisies pour le spectacle mettent en lumière les conséquences de l’émigration des époux sur la vie quotidienne de leurs épouses : solitude, douleur de la séparation, de l’éloignement, de l’exil, nostalgie du pays…

Femmes restées au pays. Femmes venues en France rejoindre leurs époux ouvriers. Epouses délaissées. Epouses déracinées. Aussi bien au pays qu’en terre d’immigration, elles étaient reléguées dans l’ombre et brillaient par leur invisibilité. Là bas, au pays, elles avaient les mains et les pieds liés car sous contrôle de leurs belles-mères. Ici, en terre d’immigration, elles avaient le statut d’ayants droit,  dépendant du bon vouloir et de la toute puissance des époux. Là-bas et ici, elles étaient des femmes soumises, vivant sous la tutelle de la famille et des époux.

Alors comment surmonter la douleur de l’absence de l’être            aimé ? Comment supporter les affres du contrôle et de la soumission ? Comment défier le pouvoir omniprésent des         belles-mères et des époux ? Comment vivre loin des siens ? Comment agir face aux discriminations en terre      d’immigration ? Comment ?

 

 

 

 

En écoutant les chanteuses qui racontaient en musique les  maux de ces femmes, leurs rêves, leurs espoirs, leur prise de conscience et leur volonté de se libérer du contrôle familial et des chaînes     de l’oppression. Car si ces divas leur apportaient     consolation et soulagement, elles agissaient sur elles         comme des ferments de leur émancipation. « Ces   chanteuses de l’exil, Najat Aatabou, Hanifa, Cheikha  Remitti entre autres, accompagnent les combats pour          l’émancipation féminine mais aussi les combats contre        le racisme et les discriminations, portés par les femmes           immigrées en France », peut-on lire sur le dépliant du spectacle.

 

Mise en valeur de la mémoire féminine algéro-française.

C’est  la  chronique d’une intimité   féminine déployée en musique que le Cabaret sauvage nous offre en partage pendant plus de q uinze jours dans son lieu de spectacle à l’ambiance ouatée. Conçu sur une idée originale de Méziane Azaïche, Directeur du Cabaret sauvage, co-mis en scène par Géraldine Bénichou, et écrit par Naïma Yahi, Historienne, ce    spectacle musical vise à valoriser la mémoire féminine algéro-française. C’est un témoignage qui poursuit deux objectifs. D’une part, sortir les femmes immigrées et celles restées au pays, de l’invisiblité. Et d’autre part, mettre à l’honneur les chanteuses de l’exil pour leur restituer la place qu’il leur revient dans la mémoire artistique algérienne et française.

 

A voir absolument !

Car ce spectacle vous intéressera. Il vous émouvra. Il vous incitera à danser sur les notes des mélodies interprétées par un orchestre composé de quatre musiciens : Amar Chaoui (derbouka, percussions, chœurs), Abdenour Djemaï (guitare, mandole, chœurs), Rafik Korteby (claviers), Hichem Takaoute (basse, chœurs), et dirigé par Nasredine Dalil.

Alors n’hésitez pas !

https://www.cabaretsauvage.com/work/ne-me-liberez-pas-je-men-charge

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