Noureddine Aït Hamouda charge l’Émir, Messali et Boumediène

Reçu pour une entrevue à la chaîne El Hayat TV, le fils du colonel Amirouche, Noureddine Aït Hamouda, est revenu sur certains points concernant l’histoire de la colonisation française en Algérie et les figures qui ont marqué la résistance populaire sur les plans politique et armé. Montrant une photo de l’Émir Abdelkader, Noureddine Aït Hamouda a souligné que la France l’a décoré de la Légion d’honneur en se demandant pourquoi « ce n’était pas le cas pour Laârbi Ben Mehdi ». « Moi, ce qui m’a choqué, c’est quand Bismarck a demandé en 1871 à l’Émir Abdelkader de l’aider dans sa guerre contre la Prusse à l’époque », a-t-il dit en exhibant une lettre qui contiendrait « la réponse » de l’Émir Abdelkader, et dans laquelle ce dernier aurait fait l’éloge de la France. Dans le même contexte, l’intervenant sur la chaîne El Hayat TV a également dit que Messali Hadj était « un grand bonhomme, un grand nationaliste mais, à partir du mois du juin 54, il est devenu traître. »

Notant « la faiblesse des dirigeants algériens », Noureddine Aït Hamouda a expliqué qu’ils avaient toujours « peur de l’histoire de l’Algérie de 1954-1962 ». « Boumediene n’a pas fait la révolution. C’est le seul colonel au monde qui est devenu colonel sans tirer une seule balle. C’est normal qu’il ait un complexe envers les moudjahidine », affirme-t-il.

Suite à ces déclarations fort polémiques qui relancent le débat sur la loyauté de l’Émir Abdelkader et Messali Hadj envers l’Algérie, considérés officiellement comme un « héros » pour le premier et un « traître » pour le deuxième par l’État algérien, il a été décidé d’engager des poursuites judiciaires contre lui par un collectif d’avocats et de militants algériens dont Atika Boutaleb, l’historienne syrienne Badia El Hassani, Hassna Bourenane, Adel Ismael, Lahcen Touati… « Pour moi, il s’agit d’un complot qui touche l’Algérie et l’unité nationale dans son ensemble. C’est une machine qui est mise en place depuis déjà un moment, on l’a vue à différentes périodes. On l’a vue avec la petite-fille de Bengana qui a blanchi son grand-père en pleine télévision nationale, on l’a vue lors de la propagande lancée contre l’Émir. Ceci est une propagande initiée, non seulement sur la personne de l’Émir, mais tout symbole de l’Algérie. Tout ce qui représente l’État, une indentification possible de notre jeunesse à un passé glorieux, révolutionnaire. On veut anéantir cette idée qu’on a des symboles et des gens qui ont combattu pour l’Algérie », a déclaré la militante Atika Boutaleb, en précisant que Noureddine Aït Hamouda « n’est que la face apparente de tout un projet qui vise à déstabiliser l’État et ses symboles. »