« Ode à l’Emir Abd el-Kader », un livre qui rappelle les liens culturels algéro-polonais

Ode à l’Emir Abd el-Kader, un ouvrage inspiré d’un texte poétique élogieux écrit par le grand penseur polonais Cyptian Kamil Norwid à l’endroit de l’Emir Abdelkader pour avoir sauvé, au XIXe siècle à Damas, des milliers de chrétiens d’une mort certaine, a été récemment édité en célébration du bicentenaire de la naissance de ce poète, dans le cadre des échanges culturels algéro-polonais.

Paru aux éditions Dalimen, cet ouvrage de 77 pages préfacé par la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, est tiré du texte poétique de Cyprian Kamil Norwid, intitulé A l’Emir Abd el-Kader à Damas, dans lequel il sublime l’esprit universel et profondément humaniste du père de la Nation algérienne, qui s’était opposé en 1860 au pogrom des Druzes ciblant les chrétiens de Damas, qu’il avait alors accueillis dans son domaine et protégés.

Une thématique qui constitue une passerelle culturelle et historique entre l’Algérie et la Pologne, idéale pour la célébration du bicentenaire de la naissance du grand poète polonais, qui s’étalera durant toute l’année 2021.

Cet ouvrage met en exergue l’intelligence de deux êtres tolérants de grande valeur qui, sans jamais se rencontrer, ont entretenus des échanges épistolaires par voie de presse interposée réussissant à transcender leur différences religieuses, civilisationnelles et culturelles pour permettre la rencontre de deux mondes monothéistes différents, et voir ainsi, leurs visions converger autour de l’homme et du droit à la vie.

Cyprian Kamil Norwid instaure un dialogue inter-religieux, reconnaissant la loyauté et la bravoure de l’Emir Abdelkader, à travers une poésie à six strophes qui met en valeur une rencontre spirituelle intemporelle entre deux « symboles de l’universalisme », qui aide à mieux comprendre l’Islam, à travers les hommes qui l’ont servi.

L’ouvrage, aborde ensuite, le parcours de vie de l’homme de Lettres polonais, un visionnaire aux textes qualifiés par la critique de son époque, d’ « inaccessibles », au style d’écriture « obscur et insondable », qui n’arrivait pas à comprendre le poète car trop en avance sur son temps, ce qui lui avait valu la triste sentence de rester méconnu au XIXe siècle.

D’un autre côté, la vie de l’Emir Abdelkader (1808-1883) est également passée en revue, avec son côté « meneur d’hommes, stratège et redoutable guerrier », mais aussi et surtout son côté mystique, extatique, très proche de « la pensée initiatique d’Ibn Arabi », l’un des maîtres spirituels majeurs du soufisme contemporain, d’où il puisera ses valeurs transcendantales et sa vision universaliste.

Epris de tolérance et de valeurs universelles, les deux hommes se vouent une profonde admiration et un grand respect, restitués dans le texte poétique, A l’Emir Abd el-Kader à Damas, rendu d’abords dans sa langue originelle (le Polonais), puis traduit, vers l’Arabe, l’Anglais et le Français.

Poète, écrivain, auteur dramatique, peintre et sculpteur, Cyprian Kamil Norwid, (1821-1883), penseur postromantique et précurseur du modernisme, était un humaniste convaincu qui a laissé une œuvre littéraire et poétique prolifique et importante, redécouverte par le mouvement moderniste polonais, dont il est devenu le Maître à penser.

Initié et soutenu par le ministère des Affaires étrangères de la République de Pologne, sous la direction de l’ambassade de Pologne à Alger, Ode à l’Emir Abd el-kader vient faire écho à la Journée internationale du Vivre ensemble en paix, adoptée, le 8 décembre 2017 par une résolution des Nations Unies, et sur proposition de l’Algérie, et célébrée le 16 mai de chaque année.

 

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