Souad Massi clashe Malika Bendouda  

Dans sa tribune publiée dans le Huffingtonpost français, la chanteuse et interprète algérienne, Souad Massi est revenue sur l’intervention de la ministre de la Culture et des Arts Malika Bendouda lors de la célébration de l’inscription du couscous sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Une intervention où il a été notamment dit que « la femme qui ne sait pas rouler le couscous est une menace pour sa famille. »

Or, pour Souad Massi, « Astreindre le rôle de la femme à la finition culinaire d’un bon couscous est un réductionnisme primaire. Que dire, que si elle ne perfectionne pas les phases de sa production, elle risque d’être accusée de menace pour la famille et pourquoi pas pour la société. »

Insistant sur le rôle de la femme maghrébine, « garante de la transmission de la culture ancestrale », Souad Massi a mis en exergue d’autres domaines où les femmes ont excellé. « A-t-on demandé à la femme des lettres Assia Djebar si elle sait rouler le couscous avant d’intégrer l’Académie française ? A-t-on demandé à l’artiste peintre Baya qui a inspiré Picasso dans ses œuvres si elle sait rouler le couscous à chaque exposition de ses œuvres ? A-t-on posé la même question à la romancière Maissa bey à chaque prix international qu’elle a reçu ? » s’est-elle demandé.

Pour la célèbre chanteuse, un ministre de la culture doit être au service des acteurs culturels et des artistes, leur fournir les moyens nécessaires pour mettre en œuvre leurs projets qui servent leur identité et leur histoire. « Le rôle du chef du département de la culture est de mettre au service de l’art et des artistes les moyens humains et matériels dans la réalisation de leur création […] Le roulage du couscous relève d’une formation au sein de la famille qui veille à l’application. Le rôle du ministre de la Culture n’est pas de porter des jugements, mais promouvoir l’art, assurer le rayonnement des œuvres des artistes dans le pays et à l’étranger », a-t-elle souligné.

Regrettant l’absence de festivals et événements artistiques ainsi que la prise en charge des artistes qui pourraient raviver la scène culturelle, Souad Massi a précisé que « l’Algérie regorge de graines de génies posées sur un sol fertile qui n’attend que d’être arrosé ».

 

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