Vers la restauration et l’exploitation commerciale optimale des sites archéologiques algériens

L’Office de gestion et d’exploitation des biens culturels (Ogebc) se dirige vers une « exploitation commerciale optimale » des sites archéologiques et musées de site dans le cadre de « la nouvelle politique économique adoptée par le président de la République », a indiqué Abdelkader Dahdouh, directeur général de l’office qui annonce un nouveau cahier des charges pour l’investissement des opérateurs privés dans les infrastructures d’accueil et de services.

Dans un entretien à l’APS, Abdelkader Dahdouh a expliqué que l’Ogebc œuvre à trouver des « solutions économiques de rechange » dans le cadre de la politique adoptée par le président de la République en adoptant de nouveaux mécanismes d’exploitation des sites du patrimoine. Il a également annoncé l’élaboration d’un nouveau cahier des charges pour la « location de structures de l’office dans plusieurs sites archéologiques comme celui de Tipasa qui comporte un projet de centre d’interprétation et de nouvelles structures commerciales ». De plus, assure-t-il, l’Ogebc devra exploiter en priorité les espaces existants pour créer une offre attrayante et des infrastructures d’accueil dans des sites comme Timgad (Batna), Djemila (Setif), Kalâa des Béni Hammad (Msila) ou encore le fort de Santa Cruz à Oran. M. Dahdouh a précisé que la période de confinement a été mise à profit pour organiser des opérations d’aménagement et de nettoyage pour préparer l’accueil des visiteurs après la levée des mesures de prévention dans des sites comme Djemila, Timgad , Hippone (Annaba), Tipasa, Ténès et Cherchell. 

Interrogé sur le volet de la restauration du patrimoine bâti dont l’office est en charge depuis sa création en 2007, le directeur l’Ogebc a cité quelques 45 opérations de restauration ou d’intervention d’urgence en cours dans des sites comme les fortifications d’Alger, la zaouia Tidjania de Boussemghoun (El Bayadh) et d’autre projets à Tlemcen et Constantine. Cependant, il regrette que de nombreux projets soient « à l’arrêt depuis quelques années » pour des raisons administratives techniques et surtout financières dont le règlement prend beaucoup de temps » tout en soulignant que pour dépasser ces entraves, la restauration « ne peut être soumise à la même réglementation que toute autre projet de construction sans prendre en considération la spécificité et la complexité d’une intervention sur le patrimoine ».

Abordant les efforts déployés pour la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel, Abdelkader Dahdouh a en outre évoqué le dernier plan de sauvegarde du site archéologique d’Hippone récemment publié et un autre plan en cours d’élaboration pour le site archéologique de Bethioua, « Portus Magnus », près d’Oran.

À une question sur l’implication de l’Ogebc dans la gestion et la restauration de la Casbah d’Alger, le directeur a rappelé que le dossier a été transféré aux services de la wilaya d’Alger en précisant que son établissement « se contente d’un rôle d’accompagnement tout en assurant le gardiennage des bâtisses inoccupées ». Il estime cependant que la sauvegarde d’un site classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco « nécessite parfois d’outrepasser la réglementation qui ne correspond pas à la spécificité du site pour appliquer des décisions strictes et adaptées ».

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