Kays Djilali, le photographe des égarements humains n'est plus

Le photographe et maquettiste Kays Djilali, qui a illustré avec ses remarquables photographies une dizaine d’ouvrages et livres d’art, est décédé dimanche en France à l’âge de 59 ans, écrit l’APS.

L’illustre chroniqueur Sid Ahmed Semiane et néanmoins fin observateur de la scène culturelle et intellectuelle algérienne, parle du décès de M. Kays avec des mots qui déchirent. « Un œil s’est fermé. Un regard s’est éteint. Un talent est parti. Un homme bon est mort ce matin. Son nom est Kays Djilali. Son métier : Photographe silencieux des destins humains, » écrit-il sur sa page Facebook.

Kays Djillali, photographe de l’humanité dans ses folies et ses égarements les plus imprévisibles, a exposé ses œuvres dans plusieurs galeries en Algérie et à l’étranger notamment au Maroc, en Chine et en Russie.

Il a fait découvrir la ville d’Alger autrement aux lecteurs des beaux-livres, notamment 10 balades à Alger (2007) de Karrine Thomas et Philomène Bon et Alger sous le ciel de Nina Bouraoui et Malek Allaoua, ainsi qu’un beau-livre, publié par les éditions Barzakh en 2008 et préfacé par le romancier Yasmina Khadra, sur les migrants subsahariens au Maghreb sous le titre fort poignant La nuit sur la figure.

Il signe également l’ouvrage Aurès vivre la terre chaouie en 2011 dédiée à la beauté des paysages et à la richesse des Aurès et qui sera suivi par l’exposition « Aurès, patrimoine, mémoire et résistance » en 2016 à Alger.

En compagnie du photographe Yacine Ketfi, Kays Djilali avait contribué avec ses remarquables prises de vue à l’illustration du beau-livre Le patrimoine de l`eau en Algérie, mémoire et permanence (2012) regroupant les travaux d’une dizaine d’auteurs sur la problématique de l’eau en environnement urbain, montagnard et saharien.

Kays Djilali a également sublimé la beauté de la ville des ponts suspendus avec des clichés publiés dans Constantine: mémoire, patrimoine et passion (2017) de Noureddine Nesrouche, journaliste au quotidien El Watan

Dans le cinéma, Kays Djilali est coréalisateur avec Djamel Benramdane du long métrage documentaire Le piège (2006), un film consacré au quotidien tourmenté des migrants subsahariens dans les pays du Maghreb.

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